
Résumé — Artiste autodidacte, à la fois peintresse et poétesse, Irène Luzio façonne un univers sensible fait de gestes spontanés, de séries thématiques et d’un rapport charnel au dessin. Entre racines aveyronnaises et italiennes, elle cherche aujourd’hui un atelier-boutique au cœur de Millau pour créer, exposer et vendre son travail tout au long de l’année.
Portrait : racines, parcours, retour à Millau
Irène Luzio revendique une double appartenance : « Aveyronnaise par ma mère, ouvrière des caves de Roquefort, et italienne par mon père ». Elle dessine depuis l’enfance, se forme en autodidacte — hormis un bref passage par une académie pour le modèle vivant — et développe sa pratique entre Paris et le Sud-Aveyron. Elle découvre Millau adulte (séjour nature à La Roque-Sainte-Marguerite), puis y revient définitivement en 2014.
Une pratique instinctive : du geste à la poésie
Sa création naît d’une écriture automatique du trait : « Je n’ai pas les mots ; je prends ma vie, je commence et je la suis ». Elle refuse la copie froide : « Je n’essaie pas de reproduire la réalité telle qu’elle est ; j’essaie de fixer une énergie qui me traverse ». Le plus difficile ? « Savoir s’arrêter ».
Les séries marquantes
« Chutes de rien » : 11 femmes sur chutes de tapisserie
Installée à La Fabrique, Irène initie une série de portraits féminins peints sur des supports récupérés : « Peu de moyens, mais la nécessité de m’exprimer ». Cette économie de matériaux nourrit la force du geste et la présence des figures.
« Vaudou » : petits formats, portraits sous chapeaux
Sans atelier, elle poursuit chez elle des petits formats : des visages en partie dissimulés, poésie des regards, silhouettes stylisées. Une série intimiste où l’on retrouve sa ligne vive.
Flamenco : avec la danseuse Anita Lozada
La rencontre scénique avec Anita Lozada ouvre un cycle de croquis et de grands formats : capter « le mouvement », transposer l’élan de la danse en peinture, chercher une poétique du geste au-delà de la référence photographique.
2020 : choc, report… et création
Invitée au festival de flamenco de Valence (exposition collective, 10–19 avril), Irène voit l’événement annulé par la crise sanitaire : « Tristesse et colère ». Elle transforme l’épreuve en série de croquis de confinement : un geste quotidien pour tenir, explorer, avancer.
Une économie d’artiste : créer, vendre, animer un lieu
Irène assume une stratégie claire : professionnaliser sa pratique et la rendre viable. Elle recherche un local-atelier-boutique (centre-ville de Millau, idéalement près de la rivière), à loyer modéré, pour créer toute l’année, exposer et vendre.
« On n’achète pas du pain ; on entre pour acheter un bout de ma poésie. »
Au-delà de son cas, elle plaide pour une revitalisation du centre par des ateliers d’artistes : donner de la place aux créateurs, favoriser des lieux qui transforment la ville par la culture et le lien.
Manifeste : pourquoi la poésie est nécessaire
« On vit dans un monde d’images et d’apparences ; la poésie est nécessaire. » Sa peinture se pose comme un antidote à l’appauvrissement sensible : une invitation à regarder autrement, à ressentir avant de comprendre.
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Regardez l’épisode « À la rencontre d’Irène Luzio » (5 août 2020) :
🔗 Contacter / Découvrir
- Site : iluluz.com
- Projet : Atelier-boutique recherché en centre-ville de Millau (loyer modéré). Propositions bienvenues.
🧭 Synthèse des thématiques
- Identité : racines aveyronnaises & italiennes, autodidaxie.
- Pratique : geste spontané, écriture automatique du trait, poésie du mouvement.
- Séries : Chutes de rien, Vaudou, Flamenco (avec Anita Lozada).
- Économie : atelier-boutique pour créer, exposer, vendre à l’année.
- Position : la poésie comme nécessité publique et levier de revitalisation urbaine.